La réalité est toujours incertaine
L’écriture est pour l’auteur la seule vraie action qui vaille, façon non seulement de laisser une trace, fût-elle furtive, mais surtout une respiration, un mode de vie, une exigence et une nécessité interne radicales. Il s’agit pour lui de faire perdurer une poétique du vivre.
Il publie Le manuscrit de la mère morte, en 2009, aux éditions Maurice Nadeau, un texte organisé par la fragmentation de la mémoire, en miroir de la maladie d’Alzheimer dont souffre cette mère, écrivaine et créatrice des ateliers ; il y relate l’expérience du conflit, entre secret de famille et objet littéraire. S'ensuivent ou précèdent d'autres livres, récit, littérature blanche, science-fiction, poésie.
Né à Paris en 1959, Emmanuel Bing est écrivain, artiste, psychanalyste. Il a exercé de nombreux métiers et arts divers : plongeur dans un restaurant, vendeur de véhicules utilitaires, employé de banque, secrétaire, animateur, formateur, informaticien, directeur artistique dans les arts graphiques, journaliste, président d’une association culturelle, directeur d’un centre de formation. Peintre, photographe et plasticien il présente régulièrement son travail dans des salons ou des expositions personnelles, qu'il accompagne souvent de ses musiques. Il écrit et crée depuis toujours, conduit des ateliers d’écriture depuis 1979, et devient psychanalyste dans la maturité.
L’art, l’écriture et la psychanalyse occupent aujourd’hui l’essentiel de son existence.
Il travaille actuellement sur plusieurs projets d'écriture, romans, essais et chansons. Un projet multimédia et coopératif est en cours, comprenant un grand livre.
Ce qui compte avant tout c'est l'écriture de ses livres, dans sa nuit de feuilles, une écriture de la poésie, de la pensée complexe, de la littérature au sens propre.
Mon sang a toujours été de l'encre, du plus loin qu'il m'en souvienne, avant même que je ne sache écrire je savais que je voulais écrire. Le reste me semblait misérable ou anecdotique.
L’écriture est ce qui me tient depuis toujours debout, dans mon équilibre avec le monde.
Ce sont l’art, la pensée et la création qui toujours m’ont préoccupé.
La fréquentation de différents univers, de différents métiers, m’a toujours ramené à l’essentiel du processus de création. C’est de me souvenir de cela qui fait que depuis toujours je peux travailler au désir d’écrire.
Explorer les ressources de la littérature et de la création est l’enjeu des ateliers d’écriture que j’anime. Être l’instigateur de tels ateliers exige un savoir particulier, unique, original, non scolaire, multiple, organisé, profond, personnel. C’est cela que je tente de transmettre à ceux qui me font une demande de formation. Dans le respect et la continuité de ce travail inauguré par ma mère en 1969.
Je vis toujours dans ce qu’autrefois un poète suisse appelait ma « nuit de feuilles », avec la « rage » dont m’avait caractérisé un ami typographe, avec l’appréhension fragile du sensible, de l’éthique comme esthétique, la condition de l’être et du devenir, dans les entrelacs infinis de la littérature.